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Davies : "Nous faisons bien plus que simplement être présents"

Friday, 4 May 2018 13:45 GMT

Le pilote Aruba.it Racing – Ducati s'ouvre au sujet de sa vie loin de chez lui, de son avenir en course, et des vlogs.

Né à Knighton, Pays de Galles. Pilote, 31 ans depuis février dernier. Il dispute sa septième saison en Championnat MOTUL FIM World Superbike, sa cinquième sur une Ducati. Parle calmement et ne s'interrompt que lorsqu'il voit son chien Tor "terroriser" le jardin. Imola a vu ses débuts en WorldSSP et WorldSBK ; il y fait son retour à l’apogée de sa carrière.

J'ai beaucoup changé depuis ces débuts. Imola 2009 était ma première course en Europe depuis longtemps, après des années en Amérique. En revenant, on a toujours ce doute : Puis-je encore y arriver au niveau mondial ? Est-ce que ce sera différent, où en est mon niveau ? Il y avait beaucoup de points d'interrogation que j'ai effacés. Je pense que j'ai progressé durant chaque année que j'ai passée en championnat du monde.

Je ne retourne pas trop au Royaume-Uni. Ma base est Andorre. D'un point de vue de l'entraînement, de la stabilité, de la météo… C'est un changement que j'ai fait il y a quelques années et j'ai dit que pour le reste de ma carrière, je ferais comme ça. La maison est toujours la maison, mais il y a une bonne raison d'être là. Je prévois de revenir un jour, mais ça pourrait être dans 5 ou 10 ans.

La vie ici n'est pas très différente par rapport au Pays de Galles, pour ce que je fais. Peut-être avec la barrière de la langue, que j'essaie de rompre. Le catalan est un peu difficile mais mon espagnol s'améliore, tout comme l'italien. C'est calme ici, c'est relaxant et l'on a de quoi s'amuser avec les sports d'hiver. Durant l'été, il y a un bon climat et c'est bien pour l'extérieur, on peut aller profiter de la montagne qui offre des paysages stupéfiants.

Nous avons un bon équilibre en Superbike, il y a beaucoup de Britanniques et on se fait beaucoup de blagues. Et même avec les autres gars, c'est un bon groupe.

De plus, courir contre ses amis est une autre motivation à battre l'autre. Je ne vais pas mettre un coup de coude à Leon [Camier], pas que je le ferais en temps normal mais vous me comprenez, je ne vais pas être trop rude avec lui car je sais que nous sommes bons amis en dehors de la piste. Mais il y a un peu plus en jeu.

J'ai toujours été intéressé par le contenu vidéo. Pas seulement les vidéos elles-mêmes, mais la créativité derrière, pour tout éditer ensemble. J'ai acheté ma première caméra quand j'étais très jeune, et je suis allé chez Dixon's pour acheter des logiciels d'édition pour mon ordinateur, très lent à l'époque. Je n’avais certainement que 13 ou 14 ans. Plus tard, j'ai fait un DVD quand nous avons quitté l'école. J'y ai glissé ma caméra durant les dernières semaines et filmé plein de choses qui n'auraient pas dû l'être ! J'en ai fait une version éditée.

Je pense que les vlogs sont une bonne manière pour les fans de se connecter aux personnes qu'ils regardent. Ils nous voient en interview post-course, assis sur la grille avec un regard froid… Nous sommes au travail le week-end, on ne voit pas ce qui se passe quand nous rentrons à la maison, ou en préparation des week-ends de course. Nous ne faisons pas que venir, mettre notre combinaison, baisser la visière et aller en piste. Il y a bien plus de choses derrière cela et c'est ce que j'essaie de montrer dans mes vlogs.

Je pense que les gens présument parfois que c'est bien plus simple, et très différent de ce que c'est vraiment. Bien sûr, on peut le faire comme ça, mais quand on ne fait que venir, on est amené à l'aéroport, on voyage, on est emmenés en arrivant ou on y va en jet privé. On peut le faire comme cela, il y a beaucoup de manières de faire, mais ce n'est pas ainsi que je le fais. Le même peut être dit pour la plupart des pilotes de Superbike.

Me déconnecter est la manière que j'ai de rester concentré. Partir, faire une pause : C'est ce qui m'affûte. Ce n'est pas aller à la salle de sport le lundi matin à 9h00 après un week-end de course. C'est peut-être le cas pour d'autres, mais pour moi ça ne fonctionne pas comme ça. J'aime vraiment le calendrier du Superbike, car nous avons 7-8 semaines de pause. Notre mode de vie est fantastique, mais il n'autorise pas forcément de périodes de repos, ou de faire d'autres choses pour le plaisir.

Je me suis demandé ce que je voudrais faire après la course. Je ne sais pas faire grand-chose à part la course. J'ai l'impression que je pourrais passer à beaucoup de choses, mais on ne sait pas si c'est le cas sans essayer. C'est bien d'essayer de faire autre chose, mais il se peut que ça ne nous plaise pas ou qu'on ne soit pas doué.

Si je pense à dans 15 ans, je ne peux dire que j'espère me voir aussi heureux que je le suis aujourd'hui, et probablement avec des enfants. J'espère encore piloter beaucoup de motos, mais je ne serai plus en course, du moins plus en championnat du monde. Serai-je encore impliqué dans ce sport ? J'aimerais penser que oui, mais nous verrons.

Un souhait pour 2018 : Rester en bonne santé, continuer à prendre du plaisir et simplement continuer à tirer le meilleur de mes capacités et de celles de la moto.

Regardez Chaz Davies et les autres pilotes du WorldSBK, alors que le championnat se rend à Imola, avec toute l'action sur le WorldSBK VideoPass.